La relation à l’autre est un besoin universel partagé par tout un chacun de manière plus ou moins marquée. Certains investissent des relations plus superficielles là où d’autres privilégient la qualité du lien. La relation de couple fait ainsi partie de ces liens humains prégnants et fondamentaux pour la santé psychique et l’homéostasie, c’est-à-dire cet équilibre à trouver entre les notions de besoin et leur satisfaction. Décryptons ensemble la psychologie du couple.
Pour ces raisons, la motivation, les humeurs, émotions ainsi que les désirs se retrouvent souvent en lien avec la vie affective et sexuelle, tantôt inconstante et passionnée, ou stable et paisiblement réfléchie.
La psychologie de l’amour et de la relation
L’approche de Sternberg
Pour définir la relation de couple selon la psychologie, intéressons-nous tout d’abord au sentiment amoureux. R. Sternberg, psychologue américain, a décrit un modèle triangulaire sur lequel repose l’amour. Dans ce modèle, trois composantes prennent une place prépondérante : la passion, l’intimité et l’engagement.
- La passion envers quelqu’un, étroitement liée à la composante physiologique et émotionnelle, se définit comme un fort sentiment d’excitation, d’attirance physique, romantique et/ou sexuelle. Il s’agit là d’un élan exaltant et bouillonnant poussant à des actes frénétiques et parfois irréfléchis.
- L’intimité se manifeste davantage à travers la proximité, l’attachement et la création d’affects mutuels. Ce lien, qu’on retrouve généralement au sein de la famille ou auprès d’amis proches n’est pas nécessairement lié à la sexualité. Il est davantage de l’ordre d’un lien affectif étroit, prévenant et bienveillant partagé entre deux personnes.
- Enfin, l’engagement désigne la prise de décision consciente de s’investir et de construire une relation dans le temps. Cela repose selon Sternberg sur une « promesse » d’un don de soi, de fidélité, d’implication et de soutien de l’autre.
Ces trois composantes, piliers de la construction d’un couple peuvent prendre plus ou moins de place selon la nature de la relation et de ce que souhaitent construire les personnes qui le forment. L’une ou plusieurs de ces modalités peuvent s’évanouir avec le temps, par choix ou négligence. Cela donne lieu à plusieurs formes d’amour que Sternberg décrit.
On pourrait donner l’exemple d’une relation dans laquelle, au fil du temps, seuls l’intimité et l’engagement se maintiennent à un niveau satisfaisant. Le couple, amputé de toute passion dérive vers une forme d’amitié, d’une routine confortable et pragmatique sans attirance physique.
Pour plus d’information sur les formes d’amour dans la théorie de Sternberg, je vous invite à consulter la bibliographie.
Une relation de couple à construire
Nous avons vu que la passion, l’intimité et l’engagement sont trois fondements d’un couple selon la psychologie. Il est important de rappeler que pour que les bases de la relation soient solides et saines, ces modalités doivent évidemment être partagées, mutuelles et réciproques. Cela sans qu’un des partenaires ne se sente lésé avec le sentiment qu’une seule personne soit récepteur de tout.
Bien sûr, au fil du temps et de la dynamique de la relation, les désirs, affects et implications sont naturellement amenés à évoluer, se renforcer ou se renouveler sans gravité pour le couple.
Chacun est amené à mieux connaître les besoins, les souhaits et le caractère de l’autre. Chacun se doit de gérer les conflits qui surviennent immanquablement, à trouver ce qui peut rapprocher et éloigner (centres d’intérêt, aspirations, intentions, etc.). La relation se construit alors progressivement à partir de ces moments de rapprochement, d’intimité, de prise de distance, de communication verbale et non-verbale, de confidences, de remises en question, voire d’introspection.
Il est également fondamental que chacun soit présent, à la fois physiquement et psychiquement, l’un pour l’autre et motivé pour s’impliquer dans l’idée d’avancer et de construire un avenir ensemble.
Lorsque des questionnements surviennent dans un couple et ce, quelle qu’en soit la raison, c’est le mode de gestion des conflits qui va primer. La relation ne peut se construire sur une absence totale de conflit et d’opposition. Ces conflits servent à apprendre à mieux connaître l’autre et mieux se compléter. La crise peut parfois donner lieu à des comportements d’évitement de l’un ou des partenaires. Elle peut au contraire donner lieu à des reproches et des mises en cause afin de rejeter la faute sur l’autre comme pour s’affranchir d’une éventuelle responsabilité.
Il apparaît pourtant déterminant, pour ceux qui souhaitent une vie de couple satisfaisante, d’être en capacité de faire des compromis. Cela parait nécessaire de faire des ajustements afin de s’adapter à l’autre, à son fonctionnement et à ce que l’on est en mesure d’accueillir et d’accepter. Il s’agit d’établir nos propres limites.
Psychologie de la relation de couple
Questionnements et crises
Il apparaît difficile de nommer tous les motifs de rupture. Parmi les plus fréquents : délaissement, distance, peur de l’engagement, routine, divergence d’opinion, manque d’intimité, infidélité, etc. Ceux-ci sont propre à chaque partenaire et chaque dynamique de couple. Ce qui peut sembler anodin pour certains peut être particulièrement déplacé pour d’autres.
Pour s’intéresser davantage aux conduites à éviter dans une relation de couple, on pourrait évoquer certains obstacles. Il existe des écueils récurrents à éviter pour se préserver et fortifier une histoire épanouissante pour chacun.
Union ne signifie pas fusion, le partenaire et nous-mêmes ne pouvant et ne devant pas occuper tous les rôles au détriment des proches, de la famille et des amis. La relation de couple ne peut se construire sainement sur l’exclusivité totale au risque d’étouffer l’autre, et de provoquer lassitude et effondrement lorsqu’un élément extérieur ne manquera pas de survenir.
S’engager, c’est aussi accepter l’asymétrie : la divergence d’opinion, d’émotions, de caractères, de besoins, d’aspirations, etc. Mais l’asymétrie ne doit pas induire un rapport de suprématie de l’un sur lequel l’autre se repose en permanence lorsqu’il est en difficulté, afin de ne pas favoriser de dysfonctionnement plus profond et de dépendance affective.
Privilégier la communication permet de mieux comprendre l’autre et élaborer des projets en congruence avec chacun des partenaires. Les projets en commun sont à favoriser pour ne pas fragiliser la relation. Ils doivent néanmoins prendre sens pour chacun des conjoints (on peut par exemple penser à la pression du mariage ou des enfants, qu’un des partenaires peut désirer plus que l’autre). Cela pour ne pas provoquer de conflit ultérieur.
Attention toutefois, une crise n’est pas une fin en soi. Tous les couples en vivent, bien qu’avec des fréquences et intensités variables. Mais une difficulté relationnelle, affective et/ou sexuelle ne marque l’échec de la relation que si vous le décidez ainsi ou en cherchant à éviter la communication. Les crises, jalousies, conflits et frustrations nous imposent de surmonter ensemble les difficultés (ou à l’aide d’un tiers pour certains) et de faire des efforts pour solidifier le couple au fil du temps.
Les secrets d’une relation de couple heureuse par la psychologie
Alors, comment font certains couples pour durer si longtemps et traverser les épreuves sans sembler connaître de grands bouleversements ?
On a pu voir l’importance de la communication, de la passion, de la confiance et des projets en commun. Gardons à l’esprit qu’il est essentiel de ne jamais prendre l’autre pour acquis, en maintenant une certaine capacité à surprendre l’autre pour entretenir la flamme, briser la routine et préserver la relation.
D’autres auteurs se sont intéressés à cette question comme M. Castello, journaliste scientifique ayant évoqué la « règle des 3C », faisant référence au corps (comportement et attitude), au cœur (passion et sentiment) et à la conscience (communication et compréhension) comme piliers d’un couple durable et heureux. Ces trois composantes devraient être présentes de façon équilibrée et adaptée afin d’entretenir une relation épanouie.
Est-on présent pour l’autre ? Le montre-t-on suffisamment ? Suis-je satisfait dans la relation et y ai-je toute la place dont j’ai besoin ? Est-ce que j’écoute l’autre ? Suis-je capable d’exprimer mes besoins, mes sentiments sans blesser l’autre ? Quel temps sommes-nous prêts à s’accorder l’un à l’autre ?
Toutes ces questions mettent en évidence la nécessité d’instaurer un climat de complicité (physique et psychique), de confiance et de communication.
Pour aller plus loin sur la psychologie du couple (sources) :
https://en.wikipedia.org/wiki/Triangular_theory_of_love
https://www.psychologue.net/articles/comment-reussir-en-amour-les-triangles-de-lamour
https://www.conseilconjugal-sexologie-dijon.fr/l/les-8-erreurs-du-couple
Petitcollin, C. (2020). Réussir son couple. Jouvence.
Dallaire, Y. (2007). Qui sont ces couples heureux ? Le livre de poche.Castello, M. (2010). Comment trouver l’amour de votre vie. Temps présent.