Je me suis intéressée à l’hortithérapie en constatant les bienfaits que mes plantes d’intérieur avaient sur moi. Finalement, prendre soin des plantes c’est aussi prendre soin de soi, n’est-ce pas ?
Pour la petite histoire, je traversais une période difficile durant laquelle mon médecin m’avait prescrit « beaucoup de repos » — ce que je traduisais manifestement par « beaucoup de shopping ». Ainsi je m’étais rendue, entre autres, dans l’un de mes magasins préférés, Truffaut, et j’avais acheté mes trois plantes d’intérieur. Trois d’un coup, moi qui avait réussi à laisser mourir un ficus en terrarium deux mois auparavant. Avais-je pressenti leurs futurs bienfaits ?
Au fil des jours et des semaines, ces petites beautés développèrent chez moi cette attention toute particulière qu’on dédie aux êtres vivants. Il m’arrivait de me soucier que mes plantes manquent de soleil en journée couverte, et de me sentir coupable quand je partais en oubliant d’ouvrir les volets. C’était tout naturellement que mes plantes montraient des moments de fragilité lorsque moi-même j’en avais, car je les négligeais par conséquent. En revanche, un petit baume au cœur se faisait ressentir également en voyant qu’elles tenaient bon malgré moi.
Rangeons les violons, car il n’y a rien de si sentimental. Cet air de relation réciproque avec les plantes s’explique simplement grâce à l’hortithérapie.
Prendre soin de soi par la relation aux plantes
L’hortithérapie dit aussi thérapie horticole est une pratique conceptualisée aux États-Unis. Il s’agit d’une médiation thérapeutique par la relation aux plantes, aux jardins et à leur entretien. Un professionnel formé à cette pratique mène les ateliers. Elle soutient le développement de jardins dits thérapeutiques. Des jardins conçus dans un but de soin dans diverses structures accueillant des personnes présentant diverses problématiques de santé physique ou mentale.
En effet, diverses études rapportent les effets positifs de la présence de végétations sur le rétablissement postopératoire, la tension artérielle, le stress, les capacités attentionnelles, les émotions, la rééducation psychomotrice et par conséquent sur les coûts des soins médicaux.
Grâce à cette pratique nous pouvons confirmer que les activités auprès des végétaux stimuleraient également l’imagination, la créativité, l’estime de soi, la sociabilité. Tout cela, car la relation aux plantes permet de rééquilibrer l’être dans ses rapports fondamentaux au monde. Pour cela, nous pouvons également constater les bienfaits de l’entretien des plantes d’intérieur sur notre bien-être.
Prendre soin des plantes pour s’ancrer dans le présent
Notre esprit peut avoir tendance à ruminer des vécus passés ou à anticiper de futures préoccupations. En revanche, l’action de prendre soin de ses plantes ramène à l’instant présent. La mise en terre, l’arrosage, le retrait des mauvaises herbes ou des feuilles mortes sont des actes de soin de la plante qui saisissent l’attention et nous ancre dans le temps présent. Bianca D’Antonio, professeur de psychologie, nous explique également que ce temps passé auprès des plantes, s’il est suffisamment long, permet d’avoir le temps de prendre du recul sur ses soucis et éviter les réactions impulsives.
La croissance des plantes comme marqueur de temps
La culture des plantes s’instaure dans un rapport à la temporalité. Constater et participer à l’évolution d’un être vivant, être de la nature, permet de se rappeler qu’on en fait également partie. Tout comme ces plantes, nous évoluons avec le temps et en fonction des soins reçus.
L’attention portée aux plantes permet de prendre conscience de l’écoulement du temps à grande échelle. Les pousses émergent, grandissent, parfois des fleurs éclosent puis elles fanent, rendant ainsi compte du cycle de la vie. Ces marqueurs de temps sont des repères rassurants, car ils permettent de concrétiser cette notion abstraite.
Il est question également d’apprendre à mieux apprécier le processus temporel entre l’action immédiate de prendre soin et les résultats à court, moyen ou long terme sur la plante. L’instantanéité n’étant pas toujours possible, l’hortithérapie suscite la patience et sollicite les capacités de gestion de la frustration.
Les plantes pour valoriser l’estime de soi et entrer en relation
De la même façon que montrer ses créations manuelles à son entourage peut être valorisant, recevoir des compliments sur l’entretien de nos plantes peut être tout aussi gratifiant. De plus, durant ce temps de jardinage, nous développons nos savoir-faire sur un domaine validé en société. Alors, nous pouvons transmettre nos connaissances et partager nos anecdotes au sujet de nos plantes. Être reconnu comme ayant « la main verte » nous intègre dans un groupe et nous attribue un nouveau « statut social ».
Les plantes pour stimuler les sens
L’action de jardiner éveille les sens. Le sens du toucher bien évidemment au premier plan au contact de la terre, mais également l’odorat par les parfums — parfois puissant – diffusé par les plantes. Les vertus de ces parfums souvent retrouvés dans les huiles essentielles et les sprays d’ambiance, sont étudiées en aromathérapie (utilisation des composés aromatiques des plantes dans le soin).
Les plantes comme médiateur entre notre intérieur et le monde extérieur
Faisant partie intégrante de notre environnement, les plantes dont nous prenons soin se présentent comme des indicateurs vivants et réactifs de l’attention qu’on porte à notre espace. L’hortithérapie permet de maintenir un lien réciproque entre des éléments extérieurs et notre intérieur. Cette pratique nous rend également actifs dans l’embellissement de notre environnement et fait donc appel à notre créativité.
Les plantes d’intérieur comme petit jardin de bien-être
L’étude sur les bienfaits des produits de l’horticulture ornementale suggère les premières actions à mettre en place. On y découvre que la simple vue d’un paysage naturel plutôt qu’un paysage urbain depuis une fenêtre jouerait un rôle positif sur le bien-être professionnel. La présence de plantes d’intérieur également jouerait ce rôle positif sur le bien-être physiologique et psychique dans le cadre professionnel.
Les plantes pour mieux respirer
Les plantes vertes d’intérieur sont la solution parfaite pour assainir l’air dans le logement. C’est grâce à la photosynthèse que les plantes vertes augmentent le niveau de l’oxygène dans l’air. En effet, elles absorbent le dioxyde de carbone et libèrent l’oxygène au cours de leur respiration.
Des études de la NASA nous informent également que les plantes contribuent à notre bien-être. Cela en réduisant la pollution intérieure, car elles synthétisent différents enzymes pour métaboliser les éléments polluant de l’environnement.
Elles participent également à l’humidification de l’air en libérant des vapeurs d’eau. Elles peuvent ainsi contrer l’effet asséchant d’un environnement trop sec (dû au chauffage ou aux températures trop élevées). Ainsi, elles peuvent faire partie de la composition d’un environnement idéal pour les personnes présentant des difficultés respiratoires, des maux de tête ou encore d’allergies aux particules.
La présence de plante dans notre environnement a un effet bénéfique passif. Cela par leur contribution à l’amélioration de la qualité de l’air et à la beauté de notre espace. Mais également actif par la relation entretenue auprès d’elles.
Pour aller plus loin (sources) :
LE STRAT Sophie et SIGLER Didier, « la médiation hortithérapie, jardin de soins et de santé, le jardin « guérisseur ? » »
https://www.lapresse.ca/vivre/societe/201507/31/01-4889550-ma-plante-prend-soin-de-moi.php